L’indépendance nationale, l’intégrité du territoire et la défense nationale
Les intérêts majeurs de la politique étrangère et la prévention de toute forme d’ingérence étrangère
Les intérêts économiques industriels et scientifiques majeurs de la France
La prévention du terrorisme
La prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale, de la reconstitution ou d’actions tendant au maintien de groupements dissous en application de l’article L. 212 1
La prévention de la criminalité et de la délinquance organisées
La prévention de la prolifération des armes de destruction massive
Le projet de loi visait à l'origine “le recueil des renseignements relatifs à la défense et à la promotion des intérêts publics”, il vise maintenant “le recueil des renseignements relatifs à la défense et à la promotion des intérêts publics ”. On passe d'un renseignement défensif à un renseignement offensif.
Services spécialisés de renseignement « relevant des ministres de la Défense et de l’Intérieur ainsi que des ministres chargés de l’Economie, du Budget ou des Douanes ».
En commission des lois, le Ministère de la Justice a été ajouté pour permettre d'étendre le dispositif à l'administration pénitentiaire.
Article L821-1 :Il va décider de la mise en œuvre de la technique du recueil du renseignement sachant que celle-ci ne pourra être mise en œuvre « que par des agents individuellement désignés et dûment habilités »
Avis nécessaire de la Commission Nationale de Contrôle des Techniques de Renseignement. Mais même s'il est défavorable, le Premier Ministre peut passer outre.
Si la procédure est urgente, le chef du service du renseignement pourra seul décider de la mise en oeuvre de l'action. Simplement il doit informer sans délai le ministre compétent, le premier ministre et la CNCTR
Voix, texte, vidéo, mais aussi les éléments connexes : le contrat d’abonnement, l’adresse IP, l’adresse postale, le lieu, la date, les numéros de téléphone, etc
Les opérateurs télécoms, FAI, hébergeurs devront ouvrir un accès privilégie aux données.
S'ils révèlent une mise en oeuvre technique de cet “accès direct” = 375 000 € d'amende.
Les écoutes doivent être susceptibles de répondre à l'une des sept finalités.
CA pourra se répandre sur les proches d'une personne écoutée “pouvant jouer un rôle d’intermédiaire, volontaire ou non, pour le compte de cette dernière ou de fournir des informations au titre de la finalité faisant l’objet de l’autorisation”
C’est finalement tout l’environnement social, numérique, sonore, textuel, visuel, professionnel, familial d’un individu qui sera aspiré dès lors que ce tissu est « susceptible » d’être utile pour l’une des sept finalités.
Ces outils pourront être installés et exploités sans autorisation, si urgence, menace imminente ou « risque très élevé de ne pouvoir effectuer l’opération ultérieurement »
On pourra sonoriser les lieux et les véhicules, si ce n'est pas possible de faire autrement et il faut l'avis de la CNCTR et l'autorisation du Premier Ministre.
A propos des boîtes noires : l'anonymat des données relevées par les boîtes noires pourra être levée sous autorisation du Premier Ministre. Backdoor direct vers les services de renseignement. Et si quelqu'un d'autre l'utilise ?
On affaiblit le chiffrement des données : les prestataires de cryptologie vont devoir fournir les clès de renseignement.
Conséquences en terme économique : les hébergeurs sont en France parce que la loi protège la vie privée. Et demain ? Risque de fuite des hébérgeurs à l'étranger.
Et si dans le futur, le régime politique change ? Qui sera au pouvoir ? Plus aucun garde-fou.
Les moyens de contournement sont déjà à la disposition de ceux ayant quelquechose à cacher. On n'espionnera que le citoyen lambda ⇒ Tristan Nitot.
La loi ne dit pas explicitement qu'un opérateur privé ne peut pas travailler pour l'Etat à des fins de renseignement. ⇒ Développement d'un business potentiel comme aux USA ⇒ Edward Snowden.
Marc Trévidic, juge antiterroriste sur RTL “et si c'est entre de mauvaises mains ?”
Christiane Taubira l'aurait dit en OFF.
Le Président de la Commission Nationale du contrôle et des interceptions de sécurité http://www.numerama.com/magazine/32650-la-loi-renseignement-fusillee-par-le-gendarme-du-renseignement.htmlLa CNCTR “ne pourra contrôler que ce qu’on voudra bien qu’elle contrôle. On est en train d’ériger un colosse aux pieds d’argile, un contrôleur dépendant d’un tiers pour accéder aux données qu’il est chargé de contrôler. Il y a donc un affaiblissement très net du contrôle”
Toujours citation : “cela va donner lieu au recueil de milliards de données pour identifier la quinzaine de personnes ayant appelé un terroriste présumé ! Le recueil et la conservation de milliards de données pendant cinq ans sont-ils proportionnés au besoin de trouver, par exemple, une douzaine de personnes suspectées de terrorisme ? Je suis certain du contraire.”