Diffusée le 15 mars 2015.

Présents : Sébastien, Antonin

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• sur IRC : http://webchat.freenode.net/ canal #chtinux
• au téléphone : 03 20 91 24 00 (pendant les pauses musicales)

Sources :

• L'Éthique des hackers de Steven Levy
• Richard Stallman et la révolution du logiciel libre de Richard Stallman et Sam Williams
• Hacker - Wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/Hacker_%28programmer_subculture%29
• What is a hacker? https://www.cs.berkeley.edu/~bh/hacker.html
• http://www.computerhistory.org/
• Altair 8800 http://fr.wikipedia.org/wiki/Altair_8800
• TRS-80 http://classiccmp.org/dunfield/trs80/index.htm
• Annonce initiale et officielle du projet GNU https://www.gnu.org/gnu/initial-announcement.html

Les hackers, ou “Portrait de génies de la bidouille méconnus”

• Aujourd'hui, le mot “hacker” est mal connu - synonyme de “cyberterroriste”, de “cracker” ou encore de “script kiddie”.
• Il est nécessaire aujourd'hui de se réapproprier les valeurs du hacking, malmenées avec le vocabulaire évoqué précédemment.
• Aussi, les personnes n'ont pas connaissance que, sans les hackers, l'informatique telle qu'on la connaît aujourd'hui n'existerai pas.
• !!!Remarque : seule la période 1959/1985 sera exploitée dans cette émission!!!

• 1959 : naissance du mot “hack” - “hacker” et “hacking” seront donc définis sur la base de celui-ci (projet entrepris au nom d’un plaisir personnel et sans aspiration collective) au T.M.R.C.
• T.M.R.C. : Tech Model Railroad Club (Club de modélisme de trains du M.I.T.)
• Vouloir de connaître les systèmes informatique et téléphoniques, afin de pouvoir apprendre mais aussi faire des blagues.
• Cette même année, premier cours d'informatique par John McCarthy, principal pionnier de l’Intelligence Artificielle, et créateur du LISP en 1958.
• Grande autonomie prise par rapport à l'administration et aux autres étudiants, vouloir de “libérer le matériel informatique” - naissance du “phreaking”, ainsi que de “l'Art de crocheter des serrures” - et de l'accès libre à l'information.
• Naissance des 6 grandes valeurs du hacking à ce moment-là.

Les 6 valeurs du hacking:

1. l'accès aux ordinateurs devrait être illimité et total,
2. l'information devrait être libre et gratuite,
3. il faut encourager la décentralisation,
4. les hackers devraient être jugés selon leurs œuvres, et non selon des critères qu'ils jugent factices (le status social, l’âge, la nationalité ou les diplômes),
5. la création sur un ordinateur doit être artistique et belle,
6. les ordinateurs sont faits pour changer la vie.

Ces 6 valeurs définieront l'éthique du hacker (terme défini par Steven Levy dans son livre L'éthique des hackers).

Cette période marque les esprits par les contributions et les créations de nombreux projets, ainsi que par ses cerveaux!

Liste des projets et contributions:

• l'éditeur de texte Teco
• le premier jeu-vidéo de l'histoire : Spacewar (1962),
• le premier debugger de l’histoire,
• la “machine LISP” - une machine conçue pour interpréter Lisp efficacement et nativement,
• le premier programme d’échecs (en LISP) ayant battu un humain,
• etc…

La liste des hackers reconnus de cette première ère est grande, mais plusieurs noms reviennent de nombreuses fois : Alan Kotok, Richard Greenblatt, Steven Russel, Bill Gosper, Peter Deutsch, etc…

• L'informatique et le hacking se limite, pour cette première ère, au monde Universitaire. Aussi, la communauté est petite et restreinte, seulement réservée (en très grande majorité) aux étudiants mordus de l'électronique et de la programmation informatique.
• Nécessité aux hackers de se retrouver dans un lieu public et d'extérioriser la communauté de l'Université, de pouvoir partager de l'information en plus grand nombre. Aussi, il y a un vouloir de créer ses propres circuits électroniques et surtout son propre ordinateur : début de l'ère du “Do It Yourself”.
• L'informatique s'extériorise des Universités, via l'apparition des premières revues d'électronique (quand même destinées aux professionnels).

• Mais c'est surtout avec la création de foyers de hackers que cette nouvelle ère prendra son essor. Le plus connu de tous : le Homebrew Computer Club, dans la Silicon Valley (Californie) en 1975.
• Participation de célèbres hackers comme Lee Felsenstein ou Steve Wozniak à ces réunions - de nombreuses démonstrations y sont présentés, et c'est l'occasion pour certains de tester les appareils conçus par leur soin (comme l'Apple Computer par exemple).

• Époque des premières apparitions d'ordinateurs adressés au grand-public, avec l'Altair 8800 (un ordinateur à construire soi-même, en plein âge “Do It Yourself”), l'Apple Computer ou encore le TRS-80 de Radio Shack (milieu/fin des années 1970).
• Changement des mentalités pour certains quant à l'utilité de la liberté de l'information - la célèbre lettre de Bill Gates “Lettre ouverte aux bidouilleurs” en est le parfait exemple, après la distribution massive du code de la version Basic écrite par celui-ci et Paul Allen pour l'Altair 8800.

Ainsi, cette ère connaît un net avancement quant à la reconnaissance des hackers et de leur éthique : les foyers se forment, les hackers sont de plus en plus nombreux et de plus en plus créatifs, l'ordinateur devient un bien public (et non plus Universitaire) grâce aux machines “portables”, et l'ordinateur est en train de révolutionner petit-à-petit le monde.

Malheureusement, le logiciel et le hardware devient de moins en moins hackable au fil des versions, le logiciel devient une affaire d'argent et il y a aussi l'appropriation des valeurs du hacking pour faire de l'argent.

• Dès le début des années 1980, la grande politique du logiciel gratuit, distribuable et modifiable à souhait (selon l'éthique du hacker) commence à devenir désuet…
• Apparition ou changement d'esprit d'entreprises prônant le logiciel et le matériel privateur : Microsoft, Apple Computer, Xerox,…
• Aussi, l'informatique devient très lucratif à cette époque. Les logiciels s'arrachent à prix d'or (pour la bureautique ou le jeu), le nombre d'ordinateurs vendu explose (surtout chez les professionnels) et les entreprises innovantes fleurissent un peu partout.
• Les hackers se font débaucher directement à l'Université pour travailler dans de grandes entreprises ou de nouvelles entreprises innovantes, moyennant un salaire très convenable contre une liberté restreinte.

• Les médias s'emparent des affaires concernant les pirates informatiques arrêtés par les services de l'ordre et oeuvrant pour leur propre intérêt (Kevin Mitnick, Kevin Poulsen ou encore Julian Assange pour citer les plus connus) - apparition des premiers films traitant sur les hackers (“Wargames” en 1983), qui conduit à la sur-vigilance des États-Unis en matière de hacking et l'apparition des premières lois anti-cyberterroristes.
• L'abus de langage s'installe - on parle de “hacking” pour définir des cyber-crimes tels que des abus, des tentatives de dégradation de matériel, de fraude ou encore de vols par l'intermédiaire d'ordinateurs.

• C'est à cette époque que le “dernier des vrais hackers” fait son apparition, qui lui vaudra une renommée légendaire : Richard Stallman - hacker au M.I.T. (laboratoire d'intelligence artificielle), contributeur sur la machine LISP et de Emacs. Au début des années 1980 (célèbre anecdote sur l'imprimante laser Xerox du M.I.T.) que Richard Stallman comprend que l'éthique des hackers est en train de disparaître, phagocyté par le logiciel privateur et le désir de faire de l'informatique une nouvelle mine d'or. C'est en Septembre 1983 qu'il diffusera un message sur Usenet un message concernant la conception d'un projet appelé GNU (pour Gnu's Not Unix), ce qui conduira à la conception de nombreux logiciels connus et reconnus (l'OS GNU, GCC, Emacs, etc…) et la création de la Free Software Fundation en 1985.
• Constatation que les valeurs du Hacking sont un héritage des valeurs du logiciel Libre.